Qu'est-ce qu'on a fait au monde?  Quel drame a-t-on commis? D'où vient cette course à la montre? Cette course pour le mépris? Qu'est-ce qu'on a fait à la terre? qu'est-ce qu'on a fait à ces êtres? A l'innocence des enfants, à leur plaisir à rire? Qu'est-ce qu'on a fait? Putains de terriens, putains d'humains. A quoi on a pensé toutes ces années? Tous ces millénaires entretenus à nous entretuer. A quoi on a pensé, en oubliant nos rêves, sublimant la réalité? A quoi on a joué, seulement pions dans cette grande chaine, comment on a pu croire gagner. L'homme. Dans tout ce qu'il est, la guerre et le sang, le pouvoir et l'argent. L'homme, vicieux et pervers, tordu en enfer. L'homme. Nous. Hommes du second millénaire.

Je me demande bien, ce qu'on a fait de l'amour, où est passé le toujours? Je me demande bien si l'homme est vraiment doué de conscience, supérieur d'intelligence. Je me demande bien ce qui nous permet de dire ça. Peut-être que les fourmis se moquent de moi. Se moquent de nous. Peut-être qu'elles se marrent de nous voir pleurer, de nous voir hurler sur notre condition, chercher l'impossible au défit du réel. On dit ''Heureux les simples d'esprit''. On ne leur en a pas attribué, elles doivent se marrer. Rire de nous à n'en plus finir.

Je me demande bien où on va. Quelle sera la porte de sortie. Je me demande Bien si un jour on donnera du pouvoir à l'amour. Si le respect verra le jour. Si les phrases des grands hommes trouveront enfin un sens au milieu de la cohue qui leur a donné le jour. Si on atteindra une réelle réflexion sur nous-même. Si on comprendra enfin notre faiblesse. Mais j'en doute.

Réduit au statut d'homme. Réduit à l'intelligence, à la reflexion qui nous coupe les ailes. Qui nous envahit. Qui nous coupe du rêve.
[S.]