Mardi 21 décembre 2010 à 15:09

Un endroit crasseux. Sans photo, juste des écrits. Des écrits de misère. Des cris de haine. Une dernière tentative pour guérrir. Pour comprendre. Cette douleur tendue en moi. Cette fièvre de l'invisible. Du crade. Sans sensasse. De la peur. De la haine. Peut-être un sourire. Une dernière chance de vivre. Vraiment.

[S.]

Lundi 20 décembre 2010 à 17:17

C'est bientôt noël, et noël ça pue. On a dû inventer noël pour faire croire que les êtres humains ne sont pas égoïstes, qui pensent aux autres, à leurs proches. Mais ce qui est bizarre c'est que y'a qu'à noël qu'on pense à ceux-la. Le reste de l'année on s'en branle, comme de notre première petite culotte en dentelle. Le reste de l'année on est bien trop occupé à se regarder, se plaindre, se morfondre. 
Vous savez à quoi ressemble noël chez moi? Y'a les deux opposés: d'un côté on fait semblant de tous bien s'aimer, on oublie les T.S des uns et des autres provoquer par les uns et les autres dans la sphère familliale, on oublie les insultes et la haine qui fuse entre nous toute l'année, on oublie ceux qui nous ont quittés aussi puisqu'ils ne sont plus des notres. On mange comme des porcs qui auraient crevés la dalle pendant des siècles. On oublie la honte de nos gestes accomplis. On s'embrasse comme si on était soudé et uni. On fait des blagues et ça part en live à la moindre reflexion sencée. Mais on est ensemble, on fait plaisir aux anciens, il ne faut pas les froisser. On se ment, on ment aux autres. C'est un réel ramassis de conneries en tout genre, avec des connards en tout genre qui fondent une famille. On fait semblant de ne rien savoir, de ne rien avoir entendu, de ne rien avoir subi. On sourit pour la forme en trinquant. On est répugnant. 
Et de l'autre, de l'autre côté c'est presque pire. On se rassemble sans elle. On oublie qu'elle passe l'année dans un hospice, attachée à son lit. On le regarde avec pitié puisque rien ne changera à présent. On chante pour lui faire plaisir. On essaie de ressembler à un truc qui s'est déssoudé il y a des années. On rigole tous, sauf lui. On fait comme si tout allait bien, comme si on était heureux, sauf lui. Il est dépassé par tout ça et on insiste. Ceux qu'on ne voit jamais sont là, comme si c'étaient l'occasion qu'on ne les oublie pas. On fait encore une fois semblant, semblant de s'aimer et de s'accepter. On est plus faux que jamais et on parait si vrai. 
C'est dégueulasse, ce jour d'exeption dans notre routine. C'est dégueulasse et pourtant j'y serai, avec mon beau sourire, avec ceux que je maudis. Je suis comme eux, dans ce moule asphixié qui continu de se mentir. Je serai avec eux, je trinquerai avec eux à cette nouvelle année, comme si quelque chose allait changer. Comme si tout allait changer. Mais rien ne change jamais. C'est toutes les années pareilles. Une journée de mensonges incensés. De tous les côtés.

[S.]

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